L’empathie est un élément important dans les relations patient-médecin, et particulièrement en médecine générale. Partant de ce constat, les chercheurs et professeur·e·s David Ortiz-Paredes (McGill), Martin Desseilles (UNamur), Charo Rodriguez (McGill) et Peterson Adam Henet (UCLouvain), ont essayé de comprendre comment l'empathie était conçue et intégrée à la formation en médecine familiale.

Le vendredi 27 septembre, notre collègue et chercheur Peterson ADAM HENET a représenté le Beau Vallon lors de l’International Twinned Congress 2024 de Lisbonne. Ce congrès international était l’occasion pour lui de présenter ses travaux sur l’empathie et plus particulièrement son dernier article publié dans la revue scientifique Medical Teacher, en collaboration avec le Dr David Ortiz-Paredes (McGill), le Pr Martin Desseilles (UNamur) et le Pr Charo Rodriguez (McGill).

Cet article est une revue systématique de la littérature scientifique concernant l’empathie dans la formation en médecine générale. Dans cette publication, le Dr Peterson Adam Henet et son équipe ont cherché à comprendre comment l’empathie était définie et intégrée dans les études de médecine générale.

Voici ce qu’il faut retenir de ce sa communication orale et de sa publication :

Le concept d’empathie

L’empathie peut être vue comme l’habilité d’identifier et d’être sensible aux sentiments et états mentaux d’une personne en souffrance. L'empathie est un concept important dans les relations patient-médecin et dans les soins centrés sur la personne. L’empathie est d’autant plus importante dans la pratique de médecine générale vu la continuité des soins, la relation thérapeutique de longue durée, et le sens de la présence qui sont centraux dans cette spécialité.

Quelle définition pour l’empathie ?

L’empathie est un phénomène interpersonnel, complexe, dynamique et multidimensionnel. Malheureusement, les études sur l’empathie mettent surtout l'accent sur les aspects cognitifs de l'empathie (reconnaitre les états mentaux et les émotions des patient·e·s). Les aspects moraux (motivation altruiste des médecins), émotionnels (résonnance émotionnelle des médecins) et comportementaux (communication adaptée) sont, en effet, moins étudiés.

Quels sont les bénéfices de l’empathie en clinique ?

Les soins empathiques aident les patient·e·s à se sentir moins anxieux, à partager leurs inquiétudes ou préoccupations avec les médecins, et à être plus satisfaits de la rencontre clinique. Mais l’empathie est bénéfique également pour les médecins puisqu’elle améliore l'épanouissement professionnel et diminuerait l'épuisement des médecins.

Quels éléments influencent l’empathie ?

Certains éléments du cursus médical ont un impact positif sur le niveau de l’empathie des étudiant·e·s comme (a) impliquer des patient·e·s dans le cursus médical, (b) avoir un modèle empathique inspirant ou (c) avoir un haut niveau d’empathie avant de commencer l’assistanat.

Quels liens entre empathie et burnout ?

Il existe un lien bidirectionnel entre le burnout professionnel et l’empathie. En effet, le burnout professionnel est plus important chez les étudiant·e·s avec de faibles niveaux d’empathie alors qu’un excès d'empathie semble favoriser leur épuisement professionnel par le biais de la « fatigue compassionnelle ».

Comment développer l’empathie dans les études de médecine ?

Des universités ont développé des programmes académiques pour soutenir l’empathie des étudiant·e·s comme des ateliers sur la communication, des programmes dirigés par des patient·e·s, des interventions axées sur la famille. L’UNamur a notamment mis en place des  cours sur la relation patient-médecin ainsi que des jeux de rôle.

 

Envie d’en savoir plus sur le sujet ? Retrouvez, via ce lien, l’étude complète.