Au Beau Vallon, l’Institut de Neuroscience (UCLouvain) réalise une étude qui porte sur l’usage d’une nouvelle application web : PSee. Quels en sont les objectifs ? A qui s’adresse cette étude ? Quelles sont les étapes clés ? Découvrez tous les détails dans cet article.

PSee, c’est quoi exactement ?

PSee est une application utilisable via un navigateur web (ex : Chrome, Firefox) utilisée dans le cadre d’un parcours clinique afin d’élaborer un plan de soin personnalisé. Son but actuel est de permettre de visualiser des données cliniques de personnes prises en charge pour un épisode dépressif afin d’aider les soignant·e∙s à communiquer des informations cliniques pertinentes aux patient∙e∙s au moyen de graphiques simples. PSee un média de communication entre les soignant·e∙s et les patient·e∙s et entre les professionnels de la santé mental.

PSee a été développée par une équipe d’ingénieur∙e∙s et de psychiatres à l’UCLouvain (OpenHub et Institute of Neuroscience).

Dans quel contexte s’inscrit cette étude ?

Les épisodes dépressifs sont considérés comme des pathologies complexes, pouvant présenter une variété de profils différents auxquels peuvent se surajouter plusieurs difficultés (ex : addictions, troubles du sommeil, troubles anxieux, etc.). Ce sont aussi des troubles récurrents avec de nombreuses rechutes ; notamment lorsque ces épisodes s’inscrivent dans un trouble bipolaire.

Pour faire face à cette complexité, la recherche scientifique a émis plusieurs recommandations pour la prise en charge des épisodes dépressifs. Parmi celles-ci, citons le fait de mieux caractériser cliniquement les patient∙e∙s, prévenir la rechute, baser les soins sur des mesures cliniques et adopter des modèles de soins centrés sur les patient∙e∙s. Néanmoins, dans la pratique clinique quotidienne il est difficile de respecter toutes ces recommandations.

Pour faciliter l’implémentation de ces recommandations, le Beau Vallon et l’Institut de Neuroscience ont proposé un parcours clinique dans lequel l’application web PSee faciliterait l’échange d’informations entre les cliniciens et les patients. Les clinicien∙ne∙s pourraient se baser sur les données cliniques affichées par PSee pour informer les patient∙e∙s dans leur parcours de soin, tout en les impliquant plus activement dans les décisions liées à leur parcours de soin. Celui-ci en serait dès lors personnalisé et pourrait tendre à réduire les risques de rechute.

Quels sont les objectifs de cette l’étude ?

Durant cette étude, Peterson Adam Henet souhaite

  • Recueillir l’avis de la pair-aidance et des équipes cliniques sur l’usage de PSee pour personnaliser la prise en charge des personnes souffrant d’épisodes dépressifs.
  • Observer et explorer les premiers impacts de l’utilisation de l’application PSee sur plusieurs dimensions comme la personnalisation des soins, la prise de décisions partagée, le soutien du processus d’empowerment des patient·e·s, l’organisation des soins, etc.

Quels sont les impacts potentiels de cette étude ?

Cette étude pilote sur l’usage clinique de PSee pourrait permettre de construire des recommandations pour faciliter :

  • la mise en œuvre de soins basés sur des mesures en psychiatrie ;
  • la communication entre les professionnel∙le∙s de la santé mentale et les patient∙e∙s concernant les troubles dépressifs ;
  • la mise en œuvre de soins personnalisés pour les patient∙e∙s souffrant d’épisodes dépressifs notamment via la création d’un plan de soin personnalisé ;
  • l’application d’une approche centrée sur l’empowerment des patient∙e∙s souffrant de troubles dépressifs ;
  • la construction de base de données cliniques pour la recherche clinique, notamment le développement de modèles prédictifs (ex : Intelligence Artificielle), concernant rechute dépressive.

Qui réalise cette étude ?

Cette étude est réalisée par Peterson Adam Henet dans le cadre d’une thèse de doctorat dirigée le Pr Philippe de Timary. Le sujet de sa thèse touche au développement de soins personnalisés à destination des personnes hospitalisées pour épisode dépressif.

Peterson Adam Henet est un médecin assistant clinicien candidat spécialiste en psychiatrie adulte (MACCS). Entre 2019 et 2021, il a travaillé dans plusieurs services cliniques du Beau Vallon.

Depuis 2021, il est chercheur à l’Institut de neurosciences (IoNS) et collabore avec la Cellule de Recherche et de Publications Scientifiques du Beau Vallon.

Qui finance cette étude ?

L’impulsion et le lancement de l’étude s’est fait grâce à la bourse Beau Vallon, qui a financé la recherche scientifique les deux premières années. La poursuite de l’étude est à présent financée par le projet DIOC (« Dispositif Intégratif [comportemental et électrophysiologique] d’Orientation Clinique pour les addictions et les troubles de l’humeur ») à l’intérieur du portefeuille MedReSyst du Fonds européen de développement régional (FEDER).

Le portefeuille de projets MedReSyst (Médecine des réseaux et des systèmes) vise à développer les outils nécessaires à la mise en place d’une médecine des réseaux et des systèmes (network medicine), permettant d’appréhender le∙la patient∙e dans sa globalité et d’améliorer sa prise en charge depuis le dépistage jusqu’au traitement.

Le projet DIOC se focalise sur :

  • le développement et l’évaluation de l’application PSee
  • la mise en œuvre de soins personnalisés utilisant l’application PSee au sein du Beau Vallon et de l’Institut de Psychiatrie Intégrée (Cliniques universitaires de Saint-Luc)

Pour en savoir plus sur « En Mieux » : https://www.enmieux.be/

Pour en savoir plus sur le FEDER en Wallonie : https://europe.wallonie.be/   

Pour en savoir plus sur le portefeuille MedReSyst : https://medresyst.org/a-propos/